Par J. Boutillier, enseignant en hypnose et thérapie brève à l’INCTB
Franck farrelly est né en 1931 neuvième enfant d’une fratrie irlando-américaine de douze. Après un cursus standard, il a été professeur au Département de psychiatrie de l’Université du Wisconsin Medical School pendant de nombreuses années.
Dans le cadre thérapeutique, Farrelly travaillant dans une institution psychiatrique a vite été frustré par ses résultats. Influencé par Carl Roger puis Milton erickson, il a fait évoluer sa pratique pour mettre en place de nouvelles techniques de changement, fondées entre autres sur le pouvoir donné au sujet et l’utilité de vivre des expériences émotionnelles correctrices. Encouragé par ses résultats, il devient un fervent adepte de stratégies radicales propres à faire sortir le client de son mode de fonctionnement mental habituel. Dès les années 70, il présente son approche, étant alors modélisé par Richard Bandler, aux débuts de la PNL. Bandler dira : « Si vous croyez que je suis fou, vous devriez rencontrer Franck ».
Pour illustrer les particularismes de sa démarche, Farrelly a été décrit par un de ses clients comme « L’homme le plus tendre et le plus compréhensif que j’aie jamais rencontré dans ma vie entière, enveloppé dans le plus grand fils de pute qu’il m’a été donné de voir. »
Franck Farrelly utilise la provocation, la position de l’”Avocat du diable », en conseillant par exemple au patient de poursuivre ses erreurs, de s’enfermer dans ses problèmes, tout cela dans un climat chaleureux, plein d’humour et de respect, ce qui est d’autant plus perturbant.
Franck farrelly en démonstration :
Alors, que fabrique Franck lorsque qu’il choisit stratégiquement de se comporter ainsi? Il cherche à susciter des expériences affectives tant négatives que positives afin d’inciter son client à adopter globalement cinq types différents de comportement :
1. Affirmer sa valeur, tant en paroles qu’en actes.
2. S’affirmer de façon appropriée tant dans son travail que dans sa vie personnelle.
3. Se défendre de façon réaliste.
4. Apprendre à faire les distinctions nécessaires afin de se comporter de façon normale et/ou adaptée.
5. Prendre des risques dans ses relations personnelles, surtout en manifestant son affection et sa vulnérabilité à ses proches et ses amis à mesure qu’il les éprouve : « je pense à toi », « tu me manques », « je t’aime » etc…
La position basse du thérapeute, stéréotype et exagération de ce que le client peut rencontrer dans la vie réelle permet à celui-ci de se recadrer, de s’entraîner à corriger un système relationnel dysfonctionnel. La provocation mène à la régulation et à la justesse des réactions.
Franck Farrelly décrit sa démarche dans un superbe livre, Thérapie provocatrice, où il mèle réflexions personnelles et approfondies, présupposés de cette technique et retranscriptions de séance. A lire et relire.
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